Cat Power à l'Olympia, 17 juillet 2013: compte-rendu

La setlist du concert de l'Olympia, notez que contrairement à ce qui est écrit, "I've been Thinking" n'a pas été jouée.
(Photo: odetochan)

C'est l'histoire d'un concert auquel je n'étais pas censé assister...
Si j'avais bien un ticket pour le concert au Trianon de décembre qui avait été annulé, j'avais dû renoncer, la mort dans l'âme, à prendre un ticket pour l'Olympia: date pas pratique du tout, problème d'hébergement et surtout problème de budget...
C'était sans compter sur l'aide de Gregg Foreman, qui m'avait proposé de me filer un coup de main si je souhaitais assister au concert de Paris. En raison d'une liste déjà longue d'invités pour ce concert, le suspense durait...jusqu'à mercredi matin quand j'apprenais la bonne nouvelle: finalement j'allais être de la fête!
Le temps de faire le plein de la voiture, et j'avalais sous la fournaise les 300 kilomètres qui me séparaient de
Paris, où j'arrivais sur le coup de 18 heures.

En arrivant à l'Olympia, j'aperçois Lucia: c'était bon signe: le groupe était bien là! L'entrée dans la salle me
permet de voir que si le premier rang était déjà occupé, le concert se passerait dans de bonnes conditions, à 3/4 mètres de la scène. Bonne pioche une fois de plus!
L'attente du concert se faisait moins longue puisque je la passais en compagnie d'un participant du forum d'Ode to Chan, "Pathsofvictory", qui était accompagné de sa soeur. L'occasion de parler bien sûr de Cat Power mais également de God Dylan!
Petit à petit la salle se remplit mais elle n'est pas pleine quand débute la première partie, une jeune artiste qui
se fait appeler C.A.R, qui chantera sur de la musique enregistrée sur son ordinateur. Elle recevra un accueil sympathique de la part de la salle mais j'avoue que j'aurais préféré entendre une véritable musique live et non des boucles pré-enregistrées...

Après un break de 20 minutes, c'est comme prévu aux alentours de 21h00 que le concert de Cat Power commençait. Pas de Bob Dylan ou de Frank Ocean en intro cette fois-ci mais un air de jazz qui était peut-être bien "Ascenseur pour l'échafaud" de Miles Davis, mais ça demande confirmation.

La première à entrer sur scène est Adeline Fargier, qui joue en quelque sorte à domicile et devant sa famille. Elle entame les premières notes de The Greatest, et joue cette intro seule sur scène pendant quelques minutes, avant dêtre rejointe par Gregg Foreman, Alianna Kalaba et Nico Turner. La pression monte...puis devant les applaudissements qui redoublent, je comprends que Chan est en train de faire son apparition sur une scène plongée dans la pénombre...
Le premier choc vient du son, absolument cristallin, et de la balance parfaite entre les instruments et la voix. Si j'avais adoré le concert de Bruxelles, j'étais bluffé par ce que j'entendais... Tout de suite je suis dans l'ambiance et les seuls moments où j'en sortirais, ce sera pour me dire à moi-même "mon dieu, mais c'est absolument parfait"!
Comme lors des précédents concerts en salles de cette tournée, Chan porte sa veste en cuir estampillée du logo CP mais la surprise vient du t-sirt "France" qu'elle arbore en dessous, le même qu'elle portait lors sa performance télévisée chez Jools Holland pour la BBC en 2008.

Les titres vont s'enchainer sans accroc. Si je suis dedans, Chan semble également dans un grand soir et il faudrait être de bien mauvaise foi pour trouver quelque chose à redire à la performance délivrée lors de ce concert. Son jeu de scène est rôdé, et on a affaire à une artiste qui maitrise totalement son art, sans que la performance paraisse pour autant mécanique. Elle est là et nous dévoile toujours un bout de son âme, que ce soit sur des titres calmes comme "Bully" où sur des morceaux plus enlevés comme "Metal Heart". Metal Heart... probablement mon coup de cœur de ce concert. Parfait? Ben oui, parfait. Alors que les musiciens jouent l'intro, Chan se précipite tout d'un coupen coulisses et revient 2 minutes plus tard. Fausse alerte, ouf!

Entre chaque titre le public parait déchaîné et particulièrement réactif. Chan semble apprécier comme jamais
l'ambiance et le seul regret que j'ai  vient du fait que connaissant la setlist, je sais que Metal Heart signifie que nous somme en train d'aborder la dernière ligne droite. Tout schuss, plus que 3 titres à venir et j'en prendrai bien pour 20 minutes de plus...
Les lumières se rallument sur RUIN, mais au lieu de distribuer les fleurs au public, Chan commence à en offrir aux ingénieurs du son un signe supplémentaire que je n'ai pas rêvé: le son était bel et bien magistral.

Après quelques jets de fleurs, Chan s'éclipse de la scène, les applaudissements continuent, la tête de Chan
réapparait derrière les tentures, elle nous fait un dernier "coucou" et il nous faut nous rendre à l'évidence: le concert est bel et bien terminé. La salle se vide rapidement pendant que la jeune Lucia distribue aux retardataires les quelques fleurs restantes ainsi que quelques images de la pochette de SUN.
Le malabar responsable de la sécurité se fait alors extrêmement agressif et menaçant et nous demande de quitter les lieux de manière fort peu courtoise et pour tout dire totalement déplacée. Il m'interrompt alors que je suis en train de demander à Lucia si elle peut me donner la setlist d'Adeline que j'aperçois sur la scène et si il y a moyen de remercier Gregg de m'avoir invité. Je suis malheureusement interrompu par le vigile qui me force à quitter la salle. Super accueillant l'Olympia...

A la sortie de la salle, nous faisons enfin connaissance avec Camille, autre intervenante de longue date du forum, et débute la longue attente en vain du côté de la sortie des artistes. En vain est peut être une expression un peu trop forte puisque d'une part ça nous a permis de passer un bon moment entre
nous, mais nous avons tout de même croisés 2 membres du groupe: la batteuse Alianna Kalaba et la bassiste NicoTurner accompagnées de Lucia. J'informe les musiciennes que le son était infiniment meilleur que celui du concert de Bruxelles et qu'il s'agissait d'un concert qui aurait mérité d'être enregistré, ne serait-ce que pour leurs archives personnelles. Nico enregistre alors mes propos sur son téléphone,  probablement pour les montrer à leur ingénieur du son. Les artistes me confirment que depuis le concert de Bruxelles, la personne qui s'occupe du son a été remplacée par une autre qui semble en partie responsable de la qualité sonore constatée ce soir.
Le temps passe, les invités sortent 1 à 1, "Pathsofvictory" nous quitte et il ne reste finalement que Camille et
moi. Fatigués, nous nous apprêtons à jeter l'éponge quand nous apprenons que le groupe a quitté les lieux. Caramba! Encore raté!

Il est grand temps d'entamer le retour mais l'heure des derniers métros et RER est passée depuis belle lurette.
Camille me met au parfum sur le fonctionnement des bus nocturnes et j'entame mon odyssée noctambule dans les transports parisiens. J'arrive à bon port vers 3h30. Je suis mort mais ça valait le coup.

Thanks a lot Gregg and it's an understatement!